Login

Conseils de campagne pour le blé Des associations pour une portée plus large et en prévention des résistances

Le désherbage chimique concerne la totalité des surfaces de blé tendre (hormis les 1 % de bio). La diversification de la flore adventice, les conditions d’applications tardives, le développement des résistances favorisent la prolifération des adventices. Et alors que les formulations et l’efficacité des produits s’améliorent, l’utilisateur se trouve plus souvent confronté à des cas d’infestations.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Selon l’étude sur les pratiques culturales d’Agreste diffusée en juin, le blé tendre reçoit en moyenne en 2006 deux herbicides par campagne. Plus de la moitié des surfaces se contentent d’un passage après la levée. Un deuxième passage en sortie hiver sert sinon de rattrapage. L’apport moyen s’élève à 1,3 dose homologuée d’herbicides sur le blé tendre, sans évolution par rapport à 2001. Au global, le désherbage du blé tendre s’effectue en 1,6 passage pour l’application de 2,3 désherbants. Le désherbage fait intervenir antigraminées (90 % des surfaces) et antidicotylédones (70 % des surfaces) en post-levée, sous forme de mélanges de produits qui offrent un spectre d’action plus large et permettent d’éviter les résistances.

Racinaires à l’automne, foliaires au printemps


Philippe Hallè, responsable agronomique de la coopérative Cap Seine,
prescrit un désherbage en deux temps (© Cap Seine)


Philippe Hallè, responsable agronomique de Cap Seine en Seine-Maritime, conseille, sur blé, « un premier nettoyage en programme d’automne, surtout en présence de résistances ou en cas de fortes infestations, avec des produits racinaires, et un deuxième passage au printemps avec des bases foliaires ». Ainsi, en premier passage, le traitement consiste en l’application d’une « urée associée du type Legacy Duo contre vulpin et pâturin, ou d’une association Celtic et isoproturon, de Lauréat sur ray-grass, ou de chlortoluron associé à Défi ou Carat, sur ray-grass également ».

La dose d'utilisation souvent inférieure à celle d'homologation
Désherber au moindre coût en visant une efficacité optimale signifie adapter la dose à la population d’adventices, au stade de la culture, aux pratiques agronomiques. Philippe Marion explique que « par exemple, l’homologation de First autorise de l’utiliser à une dose de 1,5 l/ha. En pratique, la dose d’utilisation se limite à 0,5 l/ha ».

Philippe Marion, conseiller groupement de la chambre d’agriculture de la Marne, préconise un traitement associant isoproturon et antidicotylédone en sortie hiver, avec Quartz GT ou Foxtar D+, de préférence en sols où les racinaires fonctionnent bien. Dans le cas contraire, Philippe Marion associe « un Celio en base à un antidicotylédone ». Enfin, en cas de résistances avérées ou fortement présumées, une sulfonylurée pourra entrer dans le programme. « L’action de l’antidicotylédone gagne en efficacité si l’application se fait à l’automne. Si elle n’intervient qu’au printemps, le coût augmentera (prévoir un surcoût de 10 €/ha) du fait de doses nécessairement plus importantes. »

En sortie hiver, Philippe Hallè recommande une sulfonylurée type Atlantis WG ou Abak, nouveauté de Dow AgroSciences, « intéressante au niveau du rapport efficacité/coût, sur ray-grass, moins sur vulpin ». Le programme se construit en veillant à alterner les familles chimiques selon la règle d’une seule application d’urée substituée et d’une seule sulfonylurée par campagne. Philippe Marion précise qu’en semis précoces, l’application de First et Allié se fera en entrée d’hiver, suivis d’Atlantis ou Archipel en sortie d’hiver, « Atlantis bénéficiant d'un spectre d’action plus large. »


Le conseil d'un organisme technique intervient dans 30 %
des décisions de désherbage (© Chambre d'agriculture de la Marne)

Un seul passage grâce à des pratiques agronomiques adaptées

« Le coût du désherbage sur blé varie de 30 à 150 €/ha selon la pression d’infestation et le type d’adventices présents, même si, nuance Philippe Hallè, seulement 20 % des programmes se situent dans le tiers supérieur de cette fourchette. »

Observation et conseil du distributeur à l'origine du désherbage
La décision d’utiliser des désherbants chimiques s’appuie sur l’observation de la parcelle ou le conseil du distributeur pour 70 % des surfaces. Elle repose pour 30 % sur le conseil d’un organisme technique. Le conseil du distributeur ne s’accompagne pas pour les herbicides d’une dose supérieure. Source Agreste Primeur n°226, juin 2009
En cas de forte présence de ray-grass et de vulpin, le désherbage peut se composer « d’un premier passage au semis ou au stade une feuille, d’un second début décembre avec différents produits racinaires, pour s’achever avec un passage d’Atlantis ou une sulfonylurée en sortie d’hiver ».


En cas d’adoption de pratiques agronomiques peu favorables au développement des adventices, telles des semis tardifs ou des rotations longues, courantes dans le département grâce aux cultures de lin, de betteraves, de pommes de terre, ou simplement en cas de parcelles très peu infestées, un seul passage en sortie d’hiver peut suffire. Philippe Hallè combine alors « Atlantis WG et un anti-gaillet, éventuellement un produit s’attaquant aux véroniques ou aux pensées, tel Primus ou Pragma. »

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement